WILL - Lot 54

Lot 54
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Estimation :
14000 - 15000 EUR
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WILL - Lot 54
WILL Le Jardin des couleurs, Champaka 2012 La Mariée, peinture réalisée à la fin des années 1980, également publiée dans Mirages aux éditions Daniel Maghen en 2017. Signée. Acrylique sur toile 90 × 63 cm (35,43 × 24,8 in.) C'est un grand format qui exprime bien des choses avec humour. Cette représentation, aux magnifiques teintes bleues et blanches, joue avec les codes du mariage et leur renversement ironique. On y voit une mariée étendue non pas dans la solennité du rite, mais dans une pose lascive, presque théâtrale. La robe blanche, symbole de pureté et d'innocence, devient ici un prétexte pour souligner les courbes, ouverte sur un décolleté provocant, contrastant avec la rigidité attendue de l'image nuptiale. Le bouquet, négligemment posé, semble moins l'emblème d'une union sacrée que l'accessoire d'un spectacle mondain. À l'arrière-plan, un cadre inséré dans la toile montre une autre scène : une image en noir et blanc du mariage « officiel », avec la mariée docile aux côtés de son époux. Ce double registre met en tension l'idéal convenu, figé dans une photo de famille, et la réalité d'une femme vivante, sensuelle, affranchie de ce rôle imposé. La peinture bascule ainsi du document social à la confession intime. La mariée, ici, n'attend pas d'être contemplée dans sa vertu : elle regarde le spectateur droit dans les yeux, rouge à lèvres vif, port altier, à la fois souveraine et distante. C'est le portrait d'une femme qui se réapproprie son corps et son image au moment même où la tradition voudrait la réduire à une fonction sociale. Chez Will - est-ce un effet « bande dessinée » ? -, chaque représentation appelle à rêver, est porteuse d'une histoire à raconter. C'est rare et remarquable.
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