Collection S.K. - Lot 14

Lot 14
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Estimation :
10000 - 12000 EUR
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Collection S.K. - Lot 14
Collection S.K. MILO MANARA Un été indien, Casterman 1987 Planche originale n° 11, prépubliée dans Corto n° 1 de mai 1985. Encre de Chine et mine de plomb sur papier 47,8 × 65,5 cm (18,82 × 25,79 in.) La rencontre entre Hugo Pratt et Milo Manara sur Un été indien, entre un maître du storytelling et un virtuose du dessin, deux auteurs dont l'admiration est réciproque, produit ce chef-d'oeuvre, qui a reçu un Eisner Award et un Prix du meilleur album étranger à Angoulême. Pratt laisse son cadet exprimer pleinement toute sa sensualité. C'est particulièrement vrai dans la scène - violente - inaugurale de l'album, que vient clore cette page. Cette jeune femme blonde, c'est Sheva, la nièce du pasteur Pilgrim Black : elle vient d'être violée par deux jeunes indiens que le jeune homme, Abner Lewis, a abattu sans vergogne. Il la relève, le fusil encore chaud à la main, et regardant la jeune femme sévèrement, la contraint à le suivre (« Cammina ! »). Le décor, dépouillé, de dunes et de goélands, prolonge le silence des premières pages de l'album et renforce le poids du « non-dit ». L'enjeu est la situation sociale de cette femme, désormais « souillée ». Le trait souple de Manara, clair, pur et nerveux, entre sensualité et rigueur, contraste avec la noirceur du scénario. Ce face-à-face silencieux, baigné d'air et de lumière, illustre la dimension existentielle de l'album : l'homme confronté à la vulgarité de ses pulsions, empêtré dans une culpabilité qu'aggrave encore l'éducation puritaine. Face à lui, la beauté outragée réduite au silence, enfermée dans l'impossible réconciliation entre désir et conscience.
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