PLANCHE DECRYPTÉE

Lot 4
ANDRÉ JUILLARD
LES 7 VIES DE L’ÉPERVIER
La Marque du Condor (T.7), Glénat 1991
Planche originale n°2, prépubliée dans Vécu n°50 de novembre 1991.
Signée. Encre de Chine sur papier
32,5 x 44,8 cm (12,8 x 17,64 in.)

Estimation : 10 000 - 12 000 €


Olivier Delcroix, rédacteur en chef du Figaroscope
Voici un superbe original, qui installe une atmosphère typique de la série Les 7 Vies de l’Épervier. C’est du grand André Juillard. Un précipité de toute l’œuvre, entre le visage de l’héroïne, le suspense, la nuit, la neige, la présence de Paris, sans oublier celle de Louis XIII. Une planche royale en somme...


Jean-Pierre Gibrat (Mattéo, Le Sursis, Le Vol du corbeau...)
Quand j’ai lu Les 7 Vies de l’Épervier d’André Juillard et Patrick Cothias, j’avais les pieds dans la neige, j’avais froid et je me régalais totalement d’être dans cette ambiance. J’étais au chaud chez moi en lisant, mais je sentais le froid entrer dans les maisons, j’étais au milieu des paysages d’Auvergne battus par les vents glaciaux. Ça me plaisait.


Patrice Pellerin (
L’Épervier...)
Planche quasi muette, avec un peu plus de noirs qu’à l’habitude. L’architecture, très présente, glisse des fenêtres sculptées des appartements du roi aux ruelles étroites de Paris où la hauteur des maisons à colombages est accentuée par la verticalité des cases. La neige qui tombe dans la nuit atténue les sons et embellit les lieux. Tout juste un passant qui se hâte, enveloppé dans son manteau pour se protéger du froid mordant. On est avec Ariane, derrière son épaule, tapi dans l’ombre, à la poursuite d’une silhouette intrigante et furtive. Ambiance mystérieuse dans ce silence ouaté. Et la surprise finale de la dernière case avec son très bel escalier en colimaçon. Encore une bien jolie page.


Le commentaire de l'auteur, André Juillard

Il s’agit d’une page assez emblématique. Non seulement parce que Louis XIII s’y trouve, mais également parce que la composition de la planche m’a demandé pas mal de travail. Nous sommes à Paris par une froide nuit d’hiver. J’ai aimé recréer l’atmosphère nocturne de la capitale enneigée. Je suis assez content du regard inquisiteur d’Ariane sur la troisième case de la planche. Cette case est d’ailleurs devenue le visuel d’une carte postale si je me souviens bien. La nuit parisienne est une nuit américaine. Le lumignon éclaire d’ailleurs beaucoup trop les rues. Mais ce n’est pas grave. Dans la version en couleur, je me suis beaucoup amusé. Pour moi, la nuit est bleue. C’est une décision unilatérale. J’aime le bleu. Sur cette planche, j’ai aussi verticalisé cette séquence de cache-poursuite. Cela accélère le rythme de lecture et cela crée du suspense...


Ce lot sera présenté lors de la vente aux enchères "bande dessinée & illustration" organisée le 11 octobre à 18h, à la Maison de l’Amérique latine à Paris.

Bande Dessinée & Illustration
vendredi 11 octobre 2019 18:00
Maison de l’Amérique latine, 217 boulevard saint-germain, 75007 Paris
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